Vente aux enchères des cadenas d’amour
Samedi 13 mai 2017, la vente aux enchères des cadenas d’amour du Pont des Arts a généré 250000 euros qui seront reversés à des associations ayant vocation à s’occuper des plus démunis.
Ainsi, par cette bonne œuvre, la Mairie de Paris met un point final à ces années lors desquelles des amoureux du monde entier sont venus à Paris pour sceller leur serment d’amour en cette ville internationalement réputée pour son romantisme.
Finalement, ce dossier pesant a trouvé une issue humanitaire et irréprochable pour tirer sa révérence.
Les derniers rescapés des cadenas d’amour du Pont des Arts ont été accrochés sur des supports simples et sobres pour démarrer une nouvelle vie « d’objet d’art » dans des salons, musées ou galeries d’art.
Adjugé au Monsieur au fond de la salle
Les simples grappes ont été adjugées entre 400 euros et 2400 euros.
Reste que si l’on y regarde de près, excepté le lot « French lover » contenant une Tour Eiffel cadenacée et estropiée adjugée à 2400 € et quelques autres lots contenant des cœurs à 1600 €, qui se comptent sur les doigts d’une main, cette vente a été très décevante parce que tous les lots se sont suivis et se sont beaucoup ressemblé. Aucun cadenas extraordinaire n’est venu affoler les enchères.
Je me souviens de mes expéditions sauvetage des cadenas d’amour sur les différents ponts parisiens lors desquelles je tombais parfois sur des perles magnifiques.
Respect pour les cadenas d’amour
J’ai sauvé tout ce que j’ai pu mais parfois, j’abdiquais devant la fermeté de certaines serrures.
Dans le plus profond respect des signes, je me disais que les cadenas qui refusaient de s’ouvrir sous mes délicates clés avaient leurs raisons. Je n’ai jamais cassé ni coupé un cadenas.
Ma philosophie a toujours été de respecter l’intégrité des objets qui passaient entre mes mains.
Ces objets fortement chargés de l’amour de leurs accrocheurs.
Des cadenas en forme de tortues, de poissons, de petits chalets, un cadenas de haute sécurité venu tout spécialement d’Inde pour s’amarrer à la rambarde aval du pont de l’Archevêché, côté Mémorial de la Shoah, tout ceux-là ont disparus purement et simplement.
Si j’avais su, je serais venu avec une pince coupe-boulon et aurais cisaillé le grillage sans valeur pour les sauvés eux aussi (quoique là, on aurait pu me poursuivre pour détérioration du bien public).
Une vente aux enchères des cadenas d’amour bien plus fructueuse
Si ces pièces exceptionnelles avaient été présentés à la vente, ce ne seraient pas 250000€ qui auraient été récoltés mais au moins 1 million d’€.
Au lieu de ça, nous avons eu droit à 5 lots qui sortent de l’ordinaire et 160 banalités comme il est encore possible de trouver aujourd’hui enchainés aux lampadaires du Pont des arts.
Alors que la Mairie de Paris a mis un terme à cette affaire, pour moi qui suis impliqué et concerné par ce qui se passe sur le Pont des arts depuis 2014,( je vous invite à lire mes articles sur le blog du cléateur), cette histoire de cadenas suit son cours.
Aujourd’hui, je suis dépositaire de nombreuses magnifiques histoires d’amour qui se sont déroulées dans le vortex de l’amour à Paris.
Rien ne pourra mettre fin et faire table rase de ce qui s’y est joué, ce qui s’y est noué.